Il n’est plus à démontrer que l’une des déviances sociétales les plus pernicieuses qui gangrènent l’éthique et la morale collective des guinéens et qui les empêchent de construire une véritable nation émergente reste depuis belle lurette, la falsification de l’histoire commune du pays au gré des humeurs et des intérêts subjectifs des uns et des autres.
Aujourd’hui le constat n’est pas que regrettable mais plusqu’inquiétant pour l’avenir du pays au regard des contradictions notoires qui persistent dans les récits et les faits sociopolitiques qui ont jalonné l’histoire récente même du pays. En s’entretenant avec les jeunes guinéens en général et plus particulièrement l’élite jeune sortie même des institutions d’enseignements supérieurs, il ressort une sorte de flou indescriptible inculqué et entretenu qui s’est installé profondément dans le subconscient collectif d’une jeunesse guinéenne forcée à être divisée.
Plus alarmant, même l’Etat a fini par opter pour une sorte de recule gravissime en ne proposant aucune alternative visant à trancher définitivement et permettre aux jeunes guinéens de bénéficier comme dans tous les pays du monde d’un enseignement de l’histoire du pays. Avec ces contradictions et le flou dans le subconscient collectif de la jeunesse guinéenne, quel pays les autorités à tous les niveaux veulent laisser à une génération montante préparée à la division sur les faits sociopolitiques de l’histoire récente du pays?
Pour nous sociologues prospecteurs, les conséquences et effets multiplicateurs sont fâcheux sur toutes les dynamiques de développement du pays et sont plus que les perturbations irréversibles que peuvent causer une bombe atomique sur une entité sociale.
Revenons à la période historique la plus controversée qui a suscité plus de récits contradictoires apparemment inconciliables, celle de 1958 à 1984. Cette période a connu des péripéties politiques inédites sous la houlette du Parti Démocratique de Guinée (PDG), et la direction du Président Ahmed Sékou TOURE.
En dépit du fait que les premiers Partis politiques guinéens qui se sont constitués avant l’indépendance l’ont en majorité été sur la base des considérations régionalistes et identitaires, il faut reconnaitre qu’à la conquête de l’indépendance, il ya eu un sursaut national qui a mis en exergue une vue commune pour dire non à la colonisation et oui à l’indépendance totale du pays.
C’était déjà la base de la construction d’une Nation viable prête à affronter la puissance coloniale qui pour ses intérêts ne pouvait pas ne pas combattre ce non du 28 Septembre 58 et le régime qui l’a porté.
En relisant certains documents écrits par des français et d’ailleurs le plus en vue écrit par les services secrets français ‘’ LA PISCINE’’, il est hors de doute que l’Etat français a effectivement fomenté de 58 à 84 environ 120 complots visant à renverser le régime qui aurait défié la France du grand Dégaul en votant Non le 28 septembre 1958.
Il apparait donc au crible de l’analyse objective entre les lignes de ces livres que les complots français contre la Guinée étaient bel et bien une réalité indéniable et que tous ces complots ceux-ci étaient le fruit d’une préparation savante de l’Etat français avec une souche documentaire fort détaillée.
Il ressort aussi clairement que l’Etat français dans cette aventure avait un mode opératoire qui induisait inéluctablement le recrutement d’agents guinéens de l’intérieur et de l’extérieur qui étaient chargés d’organiser les opérations définies par les services secrets français. D’ailleurs les recrutements se faisaient même à l’intérieur des instances dirigeantes du parti et même par fois dans le gouvernement.
Pour l’essentiel des ces complots, le Sénégal et la Cote d’ivoire étaient définies comme des zones de préparations opérationnelles pour atteindre la Guinée. Alors que le flou continue à entretenir le débat sur les victimes du premier régime, la France peut donner toutes les archives contenant les noms de tous ceux qui parmi les guinéens ont joué un rôle dans ces complots pour favoriser une réconciliation nationale rapide.
Pourquoi au non d’un certain secret d’Etat, la France après plus de 60 ans se refuse catégoriquement de mettre à la disposition de la Guinée tous ces documents qui pourraient aider à faire éclater toute la vérité? Continuerons nous à nous abstenir à enseigner l’histoire vraie du pays au prétexte qu’il ya des contradictions dans les récits à enseigner?
Si aucun régime guinéen n’a demandé expressément à l’Etat français de lui restituer les archives avec tous les détails, il revient à la société civile guinéenne de prendre toutes ses responsabilités pour exiger de la France cette restitution à l’image du BURKINA de l’ALGERIE etc.
Chers activistes de la Société civile guinéenne de toutes les plateformes confondues, je vous propose de mettre en place un comité de réflexion pour faire aboutir cette initiative salvatrice pour le pays.
Que ALLAH sauve la Guinée;
Aimé Stéphane MANSARE
Coach et analyste politique