En plus de ses potentialités du sol et du sous-sol, la Guinée dispose d’un réservoir inépuisable de ressources halieutiques. De par son positionnement géographique et stratégique avec de multitudes d’îlots présentant des caractéristiques uniques, disparates, enviées et surtout très prisées, elle peine à véritablement bénéficier de ces ressources. Analyse…
Exclue à tort ou à raison de la Commission du Golfe de Guinée, la République de Guinée jouit pourtant d’une façade maritime qui s’étend sur plus de 300 kmdu nord au sud en terme de littoral couvrant plus de 1250 Km2 de superficie. Mais, en dépit de ce privilège, son domaine marin est toujours resté sous exploité ou sous-estimé par les différents régimes depuis les indépendances. Une situation qui nécessite de poser la réflexion sur la place de cette exploitation halieutique dans la vision globale du gouvernement actuel.
La mer est une opportunité pour tous les pays qui en bénéficient à cause de ses multiples ressources halieutiques, ses potentialités touristiques, de navigabilité commerciale et de trafics maritimes qu’elle offre. Elle constitue également un appui inestimable pour l’économie maritime d’un pays mais surtout pour le budget national.
Pour le cas spécifique de la Guinée, force est de reconnaître que les différentes autorités ont toujours accordé une certaine importance au domaine maritime. Ce qui justifie d’ailleurs la ratification ou l’adoption de plusieurs instruments juridiques tant national qu’internationaux tant pour la réglementation de la pêche que par l’exploitation de la mer. Mais par manque de volonté politique, le domaine maritime reste exposé à la merci de toute sorte d’exploitation dommageable pour le développement du pays et de son économie.
D’abord sur le plan économique, certaines statistiques relèvent que la pêche illicite fait perdre à la Guinée des centaines de millions de dollars qui constituent un manque à gagner énorme pour le budget national. En 2006, le budget national se chiffrait à environ 245 millions de dollars pendant, alors que la pêche illicite dans les eaux guinéennes à la même période s’est chiffrée à près d’un milliard de dollar, soit plus de 3 fois le budget de celui-ci. Ce qui indiqué clairement que la maîtrise des activités maritimes pourraient permettre le financement du budget national guinéen.
Ce manque à gagner est étayé par le statistiques minimalistes détaillées en terme de valeur ajoutée annuelle du secteur de la pêche marine qui se structure comme suit : la pêche continentale 24 millions de dollars, la pêche artisanale marine 114 millions de dollars, la pêche industrielle marine 10 millions de dollars soit un total de 148 millions de dollars pour un PIB de 5233 millions de dollars représentant 2,83% de celui-ci selon les données de 2010 de la Guinée.
Cependant, la pêche illicite constitue 64% des prises légales déclarées. Cette pratique incontrôlée crée une pêche sauvage dans les eaux guinéennes des chalutiers de tout horizon causant une surpêche.
A suivre…
Ismaël Diallo