La cause guinéenne était et demeure toujours au centre des préoccupations de Monsieur Morissanda Kouyaté. Loin des projecteurs, l’objectif de M. Kouyaté consiste bien à être plus influent, et donc plus efficace, à moindre coût.
Pour les spécialistes de la diplomatie, une diplomatie qui dépasserait la dimension prospective, ne ferait qu’essayer de répondre aux diatribes et ne fonctionnerait que par, à-coups, voire par coups médiatiques. Donc, pour le Dr Morissanda Kouyaté, il faut concilier l’urgence et la vision fixée sur le long terme, les objectifs assignés à la Diplomatie guinéenne. J’aime cette dualité du Ministre des AE, car elle correspond en outre à ce qui m’a toujours passionné personnellement, mêler la réflexion à l’action. Ceci dit, la diplomatie sous le CNDR porte une voix singulière au plan international, ce qui suscite des attentes fortes. Notre histoire, nos valeurs, notre statut, notre langue, nos positions diplomatiques nous créent des responsabilités spécifiques. Pour le prix Nelson Mandela des Nations Unies, le Dr. Morissanda Kouyaté, la défense de nos intérêts économiques et politiques n’est nullement inconciliable avec la promotion de nos valeurs.
Il est aussi important de rappeler de façon explicite et forte à certains que la notion de la souveraineté en diplomatie et les relations internationales. L’État n’est subordonné à aucune autre entité et n’est soumis qu’à sa propre volonté. Il exerce son autorité suprême sur une population et un territoire donnés. La souveraineté signifie donc indépendance, capacité à ne pas se voir imposer la volonté des autres (principe de non-ingérence), et liberté d’organisation interne.
A mon avis, les chroniqueurs qui interviennent sur des questions axées sur la diplomatie ont peu de connaissances pour maîtriser les enjeux de la diplomatie internationale. Ceci m’amène à croire ou à déduire que les diatribes, les critiques infondées et parfois malencontreuses ne visent qu’à ternir l’image de la diplomatie audacieuse impulsée par les autorités de transition avec, à sa clé, le Dr Morissanda Kouyaté. Parfois, les adversaires de la réussite de cette transition trouvent toujours des opportunités pour tirer à boulets rouges sur les efforts déployés dans le cadre de l’embellie de notre Diplomatie.
Aussi, force est de reconnaître que la Diplomatie guinéenne résiste à chaque zone de turbulence et s’impose des valeurs existentielles pour un résultat substantiel, ce, à l’actif du Président Colonel Mamady Doumbouya, Chef suprême des armées.
Comme l’a mentionné Dr Kouyaté, le ministère des Affaires étrangères est à la fois le ministère du temps immédiat – celui de la gestion de la chose publique et le ministère du temps long, car une bonne politique étrangère se construit dans la durée. Soyons cependant lucides, nous disposons beaucoup d’atouts mais les dynamiques du XXIe siècle ne seront pas toutes spontanément en notre faveur mais le changement impulsé par Le CNDR est irréversible.
Le pouvoir d’attraction perdu avec l’aventurisme de l’administration précédente sans résultat et pragmatisme est encore visible dans nos mémoires . Force est de reconnaître que créer les réseaux appropriés pour exercer une influence sur les débats et décisions de politique étrangère guinéenne est désormais vital sous la houlette du CNRD.
Aboubacar Diaby
Chargé des programmes a FHI360-Spécialiste de la Diplomatie et des Relations Internationales / Consultant indépendant en Diplomatie basé à Washington, DC.