La Coalition citoyenne pour les élections et la gouvernance en Guinée (COCEG), qui avait déployé 826 observateurs pour le compte de l’élection présidentielle du 18 octobre dernier, a indiqué, jeudi, que le climat pré et post-électoral a été marqué par « un profond manque de consensus » entre les forces politiques.
Le coordinateur adjoint de la COCEG, M. Danso Camara, a ainsi dénoncé au cours d’une conférence de presse le paysage médiatique guinéen qui est, a-t-il dit, détérioré par l’usage des discours haineux, incitant à la violence.
A cet égard, il a appelé la presse nationale à plus de responsabilité et de professionnalisme.
Il a ainsi attiré l’attention des médias sur le caractère conflictuel du contexte post-électoral qui suscite, selon lui, l’inquiétude d’un grand nombre d’organisations internationales, notamment la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union africaine (UA) et les Nations-Unies.
Ces différentes institutions avaient déjà dépêché à Conakry avant et après le scrutin plusieurs missions conjointes dans le cadre d’une » diplomatie préventive » afin de trouver un consensus entre les parties prenantes du processus.
Selon M. Camara, le manque de consensus a contribué à affecter fortement les opérations préélectorales, notamment la contestation du fichier électoral, la distribution des cartes d’électeurs, les tensions et les violences politiques lors de la campagne électorale.
«Cet environnement préélectoral nocif a impacté le déroulement du scrutin et le processus de proclamation des résultats qui s’est soldé par des violences et des manifestations », a-t-il dit.
Evoquant les recours devant les juridictions compétentes, il a rappelé que l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Mamadou Cellou Dalein Diallo, et certains partis alliés ont saisi la Cour constitutionnelle qui statue sur les recours déposés après la publication des résultats provisoires par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui a crédité le président sortant, Alpha Condé, de 59,49% contre 33,50% à son principal challenger.
A l’instar d’autres missions d’observation, la COCEG a condamné l’auto proclamation du candidat de l’UFDG qui a affirmé être élu au premier tour avant la fin des opérations de centralisation du vote.
A la suite de la déclaration, faite au cours d’une conférence de presse, donnée le lendemain du scrutin, par le candidat de l’UFDG, des barrages ont été érigés dans des localités, relevant des préfectures de Mamou, Dalaba et Pita, en Moyenne Guinée, son principal fief, et des violences ont éclaté entre les militants de la mouvance et ceux de l’opposition.
Le coordinateur adjoint de la COCEG a rappelé les séries de manifestations, accompagnées de violences dans certaines communes de Conakry où des affrontements ont éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants, provoquant des morts des deux côtés, ainsi que des blessés, des pillages de boutiques et de magasins et plusieurs dégâts matériels publics et privés.
Nagnouma SANOH