Aussi bien dans son discours de prestation de serment que celui de vœux de nouvel an 2021, le chef de l’Etat guinéen Alpha Condé a tenté d’expliquer le bienfondé de sa nouvelle approche de ‘’gouverner autrement’ la Guinée. Dans cet imbroglio sociopolitique, Il s’agit pour lui, d’entreprendre de grands chantiers de développement qui seront à la hauteur des attentes des populations.
La réalité du feuilleton historique du paradoxe guinéen ne connaîtra pas aussi tôt son point culminant pour permette à son peuple appauvrie de vivre au quotidien le bonheur tant rêvé. Comme un pays sous l’obsession d’un redoutable démon, la Guinée a la particularité et le talent exceptionnel de passer à côté des grands rendez-vous historique.
Pire, ces incohérences au lieu d’être définitivement éradiqué, sont plutôt régulièrement rééditées pour servir et défendre des intérêts égoïstes. Au nombre de celles-ci, il y’a lieu de citer principalement, le déni de la dignité et de la souveraineté nationale. Car il y’a malheureusement des guinéens qui regrettent le ‘’NON’’ du 28 Septembre 1958 comme ceux qui, aux côtés de la France coloniale, ont combattu et poussé le 1er régime vers la radicalisation aux effets multiplicateurs néfastes qu’ils continuent paradoxalement à dénoncer en niant délibérément tous les acquis de cette période de notre histoire.
Pourquoi oublier qu’aucun peuple affranchi d’une colonisation ne peut avoir une histoire parfaite qui n’a offensé personne? Pourtant c’est un postulat à la portée de tous mais utilisé par des peuples intelligents. Jusqu’au bout et unanimement, les guinéens doivent être fiers de ce NON qui a libéré l’Afrique. Car le contraire tout en restant un déni d’un symbole national demeure aux yeux des peuples progressistes une incohérence stratégique qui est un frein à l’émergence du pays.
De la déformation historique pour des fins politiques ou ethniques
Il serait absolument nécessaire et urgent de rétablir la vérité historique et l’enseigner dans les écoles guinéennes, car le contraire est une autre incohérence qu’il faille rectifier si nous voulons construire une nation développée.
L’ethno stratégie qui est devenue l’arme privilégiée du combat politique en Guinée est autant nocif qu’une bombe atomique car ses effets sont systémiques et multiplicateurs sur les secteurs vitaux d’une Nation. Il faut l’éradiquer en profondeur et à temps si non le développement équilibré et harmonieux du pays ne sera pas pour demain.
L’on ne cessera jamais de reconnaître que les compétences nationales sont aussi bien mal évaluées qu’utilisées dans ce pays en raison de l’ancrage extrême des clivages politiques et ethniques. C’est pourquoi il faut absolument et urgemment en sortir la voie d’une démarche cohérente de sélection des meilleurs cadres pour les postes techniques qui ont plus d’impacts sur le développement du pays.
Car la persistance des approches de gestion administrative francophone, notamment français, ayant montré toute leur limite, il est prudent que les guinéens expérimentent les approches anglo-saxons qui sont plus efficaces et porteuses de résultats de changement.
. La politisation à outrance de l’administration, un frein au développement et l’unité nationale…
Sans commentaires, il faut absolument et prioritairement dépolitiser complètement l’administration publique pour la mettre exclusivement au service du développement. Mais aussi lutter farouchement contre l’enrichissement illicite des hauts cadres de l’Etat et l’utilisation d’une partie des fonds
détournés dans les mouvements de soutiens politiques. Car c’est en Guinée où pour devenir facilement et rapidement riche, il faut occuper et exercer certaines fonctions dans l’administration publique.
Cette situation est aggravée par l’absence de mécanisme de contrôle des biens ou d’abus des biens sociaux des cadres de l’Etat.
Dans l’idéal pour des pays sérieux, le contrôle se fait sur la base du rapport de triangulation entre le coût des réalisations et des ressources licites.
Dès lors que le rapport équilibré n’est pas établi, les procédures disciplinaires sont engagées et la part de la différence non justifiée revient à l’Etat. Il est temps de réactiver puis rendre fonctionnel et efficace le contrôle d’État élargi à celui des biens mal acquis par les hauts commis de l’État. Car il est inconcevable qu’un simple directeur administratif et financier (DAF) d’un ministère ait 4 à 5 villas en moins de 3 ans d’activités.
Ces constats du peuple décrédibilise l’État même si chaque prédateur guinéen se cache derrière le financement des activités politiques du pouvoir pour échapper au contrôlé.
Dossier à suivre….
Aimé Stéphane MANSARE expert consultant en Sciences Sociales du Développement
Directeur général de l’Institut Panafricain de Coaching pou jeune (IPCJ/Guinée)