Le 5 Septembre 2021 marqua la fin du règne de l’opposant historique devenu Président de la république de Guinée en 2010, Pr Alpha Condé. C’était un dimanche de peur et de doute d’un affrontement entre les Guinéens. Si certains manifestent leurs joies en scandant ‘’ liberté’’, d’autres par contre, se morfondent de peine notamment les proches, amis et hommes de vision et de principes se préoccupant déjà sur le comment sortir de cette situation de coup d’Etat célébré.
Dans un affolement total, les guinéens saluèrent le contenu du premier discours du nouvel homme fort du pays. Car les mots étaient biens choisis pour exprimer nos maux. Mais avec des défilés entre le QG du CNRD et le palais du peuple, cet espoir a laissé peu à peu place à une véritable lutte de positionnement.
Nous avons appris avec cette transition que rien n’est éternel et personne n’est fort. Nous sommes tous des faibles protégés par des lois et des hommes qui ne peuvent même pas se défendre. Cela devait renforcer nos croyances pour savoir que le seul fort reste et demeure Dieu, le tout puissant.
Ainsi, après un an du CNRD la rectification, la refondation, le rassemblement ou la réconciliation tant attendus peinent à se concrétiser dans les actes.
La question est de savoir maintenant Pourquoi allons-nous danser ? Quelle musique allons-nous danser et pour célébrer quoi ?
Nous devons plutôt pleurer que rire et danser. Car nous sommes incapables de nous réunir autour d’une table pour résoudre nos problèmes avec ou sans aide extérieure. Nous nous montrons suffisant et sans objectif. Un pays dont la population est estimée à 10 millions d’habitants avec des familles liées les unes aux autres, qui peine à instaurer un véritable cadre de dialogue ? Cela est inacceptable et indigne des hommes qui se disent croyants.
Avons-nous réellement perdu le sens du discours du 5 septembre 2021 ? Et même si ce n’est pas le cas, tout porte à croire que ce discours d’espoir et de mobilisation n’est plus à l’ordre du jour. Car, nous vivons, ou plutôt, nous subissons une transition avec une crise qui s’enlise au jour le jour par manque de cadre de dialogue inclusif.
Posons-nous les questions suivantes : Quelle Guinée voulons-nous ? Quel Guinéen voulons-nous être ? Quel héritage voulons-nous léguer?
Nous savons bien que le problème est d’abord guinéen. Ce qui veut dire que sa résolution devrait aussi l’être. Mais à cause de nos égos surdimensionnés et le mépris, nous en sommes incapables de s’écouter et de se comprendre. Pendant 365 jours nous n’avons pas été en mesure d’aller autour d’une table, alors que le problème ne peut se résoudre que sur table et non dans la rue.
L’index ne s’indexe pas. Vous les autorités n’avez pas besoin de demander une fête. Laissez le peuple vous célébrer sans votre demande. Cela paraîtrait plus honorable. Il suffit juste de mettre en pratique le contenu du discours du 5 septembre, d’ouvrir un dialogue franc et une justice indépendante.
La sortie c’est par la porte et non les fenêtres chers frères et sœurs. Pleurons car nous sommes tous faibles. Implorons Dieu qu’il nous vienne en aide, car nous en avons besoin.
Mamadou BARRY
Acteur de la société civile/ Analyste politique