A travers un point de presse tenu ce mardi 27 septembre 2022, le forum des Forces sociales de Guinée s’est prononcé sur la situation sociopolitique actuelle du pays avant de soumettre sa proposition pour la réussite du dialogue inclusif. C’est du moins le contenu de sa contribution qui met surtout l’accent à la fois sur les risques d’un remous, mais aussi sur le chef et les approches pour la réussite du dialogue inclusif.
Contribution
CONTRIBUTION OUVERTE POUR UN DIALOGUE INCLUSIF & CONSTRUCTIF
Le Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG) fort de sa proximité avec les populations à la base et de ses diverses relations avec les différents acteurs de la vie publique, reste convaincu, bien malheureusement, que si un format objectif et réaliste de dialogue inclusif n’est pas trouvé de toute urgence, il y a de fort risque que des troubles sociopolitiques et sécuritaires sans précédent s’emparent de la transition guinéenne à tout moment.
C’est pourquoi, le FFSG engagé, depuis le début de la transition de façon indépendante et objective, à la recherche d’une approche inclusive, transparente et consensuelle pour un retour à l’Ordre Constitutionnel normal, avec le moindre risques pour la stabilité économique, politique, sociale et sécuritaire du pays et de la sous-région, fait à nouveau une proposition. Ceci, malgré que le CNRD soit resté sans retour sur la qualité et l’opportunité des premières contributions.
Cette autre proposition médiane de format de dialogue, vise à aboutir rapidement à un consensus d’une part entre le CNRD et les Forces Vives de la Nation et d’autre part avec la communauté internationale sur la conduite normale de la transition.
Par conséquent,
- Vu que la Charte de la transition (article36) fait clairement une distinction entre le CNRD et le gouvernement avec mention spéciale que le CNRD (article37) est l’organe central de décision et d’orientation, conformément à l’article 77 de la charte, le dialogue sur la durée de la transition ne saurait être légal, efficace et objectif qu’entre le CNRD et les Forces Vives de la Nation, notamment, celles opposées aux 36 mois adoptés par le CNT;
- Vu la crise de confiance profonde entre les acteurs sociopolitiques et les autorités de la transition ayant conduit bon nombre des Forces Vives de la Nation à solliciter d’un côté une médiation internationale et de l’autre côté le CNRD à opter pour une facilitation nationale;
- Regrettant qu’après plus d’une année, les guinéens sous la conduite du CNRD n’ont pu trouver au niveau national un consensus autour de la conduite de la transition ;
- Considérant l’espoir suscité chez l’ensemble des acteurs de la vie nationale par la médiation internationale (CEDEAO) à travers Dr Thomas Bony Yayi ;
- Prenant acte de la nouvelle période moratoire aux autorités guinéennes par les chefs d’Etats de la CEDEAO pour la définition consensuelle d’un chronogramme de la Transition n’excédant deux (2) ans ;
- Conscient qu’à défaut d’un consensus national sur la conduite de la transition, même sans sanctions de la communauté internationale, les risques de troubles sociopolitiques et sécuritaires sans précèdent sont énormes les semaines et mois à venir.
Le Forum des Forces Sociales de Guinée (FFSG), propose le dialogue ainsi qu’il suit :
- Format de médiation & facilitation
Avec la bonne foi et l’objectivité dans le respect de la Charte et la prise en compte des différentes préoccupations, le dialogue peut être placé sous la conduite d’un pool mixte de médiation composé comme suit :
- Le médiateur de la CEDEAO, Dr Thomas Bony Yayi, pour assurer la coordination de la médiation;
- Trois (3) facilitateurs nationaux, choisis pour leur intégrité, leur impartialité et leurs capacités morales/intellectuelles sur les questions de transition démocratique et politiques et de gestion des conflits politiques, pour appuyer le médiateur et assurer le secrétariat du dialogue;
- Trois (3) cadres de l’administration dont 01 de la primature, 01 du MATD et 01 du MAECI –GE, pour l’appui administratif au secrétariat du dialogue;
- Trois (3) experts/consultants du G5, dont le nombre peut varier selon la nécessité, pour assurer l’appui stratégique/financier et technique.
- Etapes du Dialogue
Compte tenu de la reconfiguration du paysage sociopolitique du pays autour du Chronogramme de la transition avec des acteurs politiques et sociaux qui rejettent dans la forme et le fond les 36 mois comme durée de la Transition par résolution du CNT, et certains acteurs qui ont marqué leur adhésion à ladite durée, le dialogue doit s’effectuer en deux (2) étapes à savoir :
Etape1 : Durée de la Transition
La première partie du dialogue doit se faire entre les représentants dûment désignés par le CNRD et les acteurs qui rejettent les 36 mois pour confronter les arguments dans le respect de l’article 77 de la Charte de la Transition afin de définir la durée consensuelle de celle-ci.
Etape2 : Mise en œuvre et suivi du Chronogramme de la Transition
Dans le cadre de la mise en œuvre et le suivi du Chronogramme de la Transition y compris certains sujets d’enjeux majeurs, tels que (la constitution, l’organe de gestion des élections, le fichier électoral, la réconciliation), un dialogue permanent inclusif regroupant l’ensemble des Forces Vives de la Nation, le CRND et les autres organes de la transition, peut être institué de façon périodique tout au long du processus.
- Parties Prenantes au Dialogue :
Le cadre peut être composé de 25 représentants répartis comme suit :
- Société Civile 06,
- Médias 02
- Syndicats 02,
- Coalitions politiques 10,
- CNRD/Organes de la Transition 05.
NB : cette répartition se fera au prorata des parties prenantes indiquées au point B.
- Facteurs d’apaisement et de succès du Dialogue:
Il est indéniable de nos jours, que des déficits d’approches cohérentes et de transparence, tel que, (la non publication de la liste nominative des membres du CNRD et celle des biens des responsables des organes de la transition, des arrestations d’acteurs sociopolitiques jugées arbitraires et des détentions provisoires prolongées avec manquement dans les procédures judiciaires, des violations des libertés, le maintien d’ordre non conventionnel, le musellement de la presse et des familles endeuillées sans justice diligente) sont constatés et dénoncés au-delà de nos frontières sur la gestion de la transition.
Face à une telle situation, en plus de l’adoption des attitudes plus conciliantes à l’égard de l’institution sous régionale, des partenaires internationaux et nationaux dans les prises de parole des autorités de la transition, le CNRD doit d’avantage, fournir des efforts pour répondre aux impaires ci-dessus énumérés sur sa gestion afin de contribuer au succès du dialogue et à la réussite de la transition.
LA CORDINATION