En Guinée, les assises nationales ont démarré ce mardi 22 mars 2022 sous le thème ‘’ vérité et pardon’’. Une occasion pour le président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya, principal initiateur de cet évènement, d’inviter chacun des acteurs à faire son mea-culpa pour le salut national.
C’est un discours plutôt moralisateur qu’a ténu le président de la transition devant un parterre d’acteurs de la société civile, des partis politiques et des partenaires bi et multilatéraux. L’homme fort semble chérir le désir de relever le défi de la réconciliation nationale dans un pays longtemps confronté aux crises de tout genre. Même si cette nouvelle transition guinéenne fait déjà l’objet de critiques et d’interrogations en ce qui concerne sa durée et son contenu.
Durant toutes ces décennies, nous n’avons pas cessé de nous faire du mal
Pour le Président de la transition, la Guinée a connu tant de turpitudes ont jonché son évolution et favorisé un climat de méfiance et de mépris. « Durant toutes ces décennies, nous n’avons pas cessé de nous faire du mal. Des soleils pâles ont succédé des nuits sans étoiles. Il est temps de s’arrêter, un instant, et de purifier notre ciel. Il y a tant de beauté à y inscrire. Et vous êtes, nous sommes les dépositaires de cette lumière léguée par nos ancêtres, qu’il faut préserver », a-t-il ajouté.
Les assises nationales ou les journées de vérité et de pardon…
Depuis longtemps vit dans une spirale de violence qui a fini par endommager le vivre ensemble. Face à cette situation qui n’a que trop duré, l’homme fort de la Guinée estime qu’il y’a lieu de situer les responsabilités. D’où, selon lui, le bien fondé de l’organisation de ces Assises nationales dénommées Journées de Vérité et de Pardon afin de donner une occasion historique et unique aux Guinéens de se parler franchement à cœur ouvert.
« La réussite de cette épreuve importante de la vie de notre nation passera par une prise de conscience collective, un sens élevé de la responsabilité, un grand courage, un souci de vérité, la capacité d’écoute, d’accepter et de pardonner. C’est maintenant ou jamais que nos cœurs et nos esprits doivent se libérer », a-t-il dit.
Mamadi Doumbouya : « Chacun de nous, ici, dans ce pays, a subi une brutalité »
« C’est pourquoi, il est de notre devoir, à tous, de dépasser nos ressentiments, de taire nos rancœurs. Chacun de nous, ici, dans ce pays, a subi une brutalité. Les plaies sont là, béantes. Il est temps qu’on les nettoie, qu’on y apporte les pansements. Pour qu’on guérisse. Évidemment, des cicatrices resteront. Elles seront les témoins de nos folies passées, pour que celles-ci ne se répètent plus. Mais, elles seront surtout l’expression la plus nette de nos pardons respectifs. Pour la patrie, nous devons tous consentir des sacrifices et c’est à ce prix que nous irons de l’avant ».
La Rédaction