Dans le contexte actuel guinéen, le Conseil national de la transition (CNT), est l’organe sensé jouer le rôle de l’assemblée national jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel. Mais de par sa composition, l’achèvement de la liste définitive face à la panoplie de candidature pourrait donner du fil à retordre pour le ministère de l’administration et de la décentralisation . Une première véritable épreuve de charme de pour ce jeune ministre issu de la société civile avant d’entamer les échéances électorales.
Comment parler d’un grand nombre de candidature et d’un manque de consensus entre les entités des différentes corporations dans la désignation des représentants, pour expliquer ou justifier le retard que connait la mise en place du CNT à la CEDEAO, sachant que le MATD avait désigné dans son communiqué comme modalité de choix des membres, le dépôt des actes de candidature avec des critères préalablement définis ? S’agit-il d’une Diversion ou d’un acte d’amateur pur et simple? Ce sont autant de questions qui perturbent la réflexion du commune du guinéen soucieux de la situation sociopolitique du pays.
D’abord, suite à l’apparition du communiqué nous avions déploré l’utilisation du terme « Candidature » par le MATD parce que nous estimons qu’il n’est pas celui approprié tenant compte du contexte socio politique guinéen et de la nature des confiances entre acteurs. L’un des héritages du régime défunt fût l’instauration des clivages et de la division entre les corporations de grandes influences pouvant constituer de réels contrepouvoirs face à l’autorité.
Le MATD par cette démarche a pu ouvrir la porte à une concurrence dans les différentes entités tout en favorisant l’exclusion de toute hypothèse d’entente entre les acteurs, logiquement. L’illustration qui puisse être faite de cette situation est les guéguerres qui ont eu lieu entre les groupes de partis politiques, les associations pressés et certaines organisations de jeunesse pour la désignation des représentants.
Ensuite, ce qu’il faut relever c’est le fait que les critères de candidature qui étaient décrites dans la note n’étaient pas adaptés et réalistes car ne pouvant être remplis par certaines corporations désignées par la charte comme composantes du CNT. La panoplie de documents désignées pour la constitution des dossiers de candidature ne peuvent être dûment fournis par certains à moins que des créations ou falsifications de documents soient faites pour la circonstance. Les coordinations de sages, les personnes ressources, les membres du CNRD cités comme composantes en sont des illustrations.
Nous estimons que si le CNRD est de bonne foi dans son communiqué, et qu’en réalité il se trouve face à des difficultés dans la constitution conseil national de la transition, c’est justement par ce que le mécanisme de désignation et de mise en place du CNT n’a pas été profondément mûri.
Le sérieux et l’application doivent être de mise dans les prises de décisions qui engagent l’avenir de la nation. La crédibilité des acteurs qui conduisent la transition en dépend.
Salia Camara, acteur de la société civile