. Excellence Monsieur le chef de l’État et Président de la transition,
Permettez moi excellence Monsieur le Président de commencer par vous féliciter pour les reformes courageuses que vous mettez en œuvre depuis la prise du pouvoir par le CNRD sous votre clairvoyance le 5 Septembre 2021.
Monsieur le président , aucun guinéen patriote ne saurait douter un instant de la volonté qui vous anime de changer positivement ce pays paradoxal qui a souvent raté les meilleurs rendez vous de son histoire pour engager le processus de son développement équilibré, harmonieux et équitable au prorata de ses enormes potentialités.
. En général excellence monsieur le président, les problèmes brulants de notre pays en terme d’effets visibles sont connus de tous sauf que nos émotions individuelles et collectives nous empêchent d’en élucider les causes profondes et nous poussent à chaque occasion opportune de nous attaquer aux effets en proposant des actions sensationnels de surface qui nourrissent la persistance de nos problèmes.
. Excellence monsieur le président , vous avez dû constater à l’instar de la majorité des guinéens qu’en dépit des reformes courageuses encours et des nominations assez sélective de nouveaux cadres jugées plus compétents dans les départements ministériels et services publics majeurs, les dysfonctionnement et les baisses de performance persistent et s’amplifient obstruant même la qualité des services publics .
. En réalité excellence monsieur le président, si la majorité des reformes engagées pour réhabiliter l’administration publique guinéenne long temps sinistrée sont peut être bonnes et justifiées mais , les stratégies choisies en terme de profondeur , de rapport avec les préalables, les priorités, le cadre logique et chronologique sont parfois inadéquates voir même inadaptées par endroit.
. Le constat est déjà perceptible en terme de baisse drastique de performance de l’appareil administratif en dépit d’un cycle de nomination de cadres jugés compétents et bradés pour la plus part des cas, de hauts grades académiques des universités occidentales.
. Monsieur le président, il ya des postulats qui n’ont pas été pris en compte et qui semblent confirmer qu’aucune reforme de l’administration publique guinéenne ne prospérera de façon positive et pérenne sans qu’elle ne soit précédée par le diagnostique de ces maux profonds de l’administration publique guinéenne notamment :
- L’inadéquation flagrante entre les métiers de la république et les besoins de développement du pays. Tant qu’on voudra changer la Guinée par les métiers actuels de la République qui commandent toute l’architecture actuelle et défaillante de l’administration publique guinéenne qui reste globalement ou partiellement antinomique à l’accélération du processus de développement du pays au prorata de son énorme potentiel, l’administration publique guinéenne connaitra ce syndrome de l’immobilisme.
- L’ancrage trop poussé des approches de gestion publique francophones et plus précisément françaises contre celles anglo-saxonnes qui plongent depuis belle lurette notre administration dans un laxisme théorique qui remet le savoir-faire, les bag round et les expériences en pâture pour privilégier le savoir theorique , les grades académiques théoriques, le prisme de la préférence des diplômes occidentaux contre les diplômes nationaux.
- Le manque de choix formel des principes de la nouvelle gestion publique ou gestion axée sur les résultats appliquée à l’administration publique par tous les régimes qui se sont succédés, laissant libre court à une gestion publique totalement axée sur les activités et le dénis des résultats. Par cette orientation theorique qui ne laisse de place à aucun outil de gestion efficace des ressources humaines en terme d’atteinte des résultats, l’administration publique guinéenne s’est asphyxiée en creusant davantage un fossé profond entre les budgets, les activités et les résultats au point d’encourager les détournements à grandes échelles dans les administrations publiques.
. Excellence Monsieur le président, les préalables avant toutes ces reformes et décisions en cours pour réhabiliter l’administration publique auraient dû concerner quelques évaluations légères sur au moins trois 3 sujets moteurs ci-dessous identifiés depuis par de nombreuses études antérieures sur l’administration publique guinéennes:
- Avant toutes les reformes et décisions concernant l’administration publique guinéenne, il était indispensable de faire réaliser par un cabinet international spécialisé ou des experts nationaux coptés une Évaluation Rapide d’adéquation entre les Métiers actuels de la république et les besoins de développement du pays.
- Faire prendre immédiatement par le président t de la transition un décret important instituant l’introduction dans l’administration publique guinéenne des approches de la nouvelle gestion publique en déclinant un chronogramme d’internalisation et d’introduction de tous les outils publics de la gestion axée sur les résultats.
- Bien avant les grandes nominations qui ont eu lieu, il était pertinent de définir des critères adéquats de compétences qui , au lieu de les baser comme c’est le cas sur des CV axés sur les théories des grades académiques avec préférence des Diplômes occidentaux bref sur l’accumulation de connaissance théoriques, il aurait fallu identifier des critères de compétences liés au savoir-faire, au bag round, à l’expérience et la connaissance de la pratique de l’administration publique. A ce titre, il faut dire que près de 70% des soi-disant grands experts bradés de diplômes théoriques occidentaux nommés à des postes opérationnels ne peuvent produire les résultats de changements parce que n’ayant aucune expérience et aucun bag round adéquat. C’est en partie la raison de la baisse actuelle de performance de l’administration publique car en principe le CV demandés devraient priorisés ce que les savent effectivement faire et ce qu’ils ont déjà fait en rapport avec le poste à occuper.
. Excellence monsieur le président, il me semble urgent et nécessaire de faire arrêter toutes ces reformes majeures centrales ou sectorielles liées à la réhabilitation de l’administration publique en terme de perspectives de recrutement, de mise à la retraite massive , de critères de compétence pour les nominations , de modernisation de l’administration publique pour engager d’abord ces évaluations de base dont les résultats pourront aider à définir des stratégies inclusives et porteuses .
.Excellence Monsieur le président, au regard de l’évolution des incohérences et dysfonctionnements qui s’amplifient actuellement dans l’administration publique guinéenne, il est urgent d’engager la mise en œuvre de ces actions ciblées préalables pour espérer atteindre de façon durable les résultats escomptés.
.Excellence Monsieur le président, il est donc indéniable d’induire à toutes ces reformes assorties de changement de cadres guinéens supposés moins compétents par de supposés experts plus compétents ne produiront de résultats que si la mise en œuvre des actions préalables d’évaluation permettent par effets multiplicateurs de créer une forte adéquation entre les métiers actuels de la république et les besoins de développement d’une part et de l’autre une autre adéquation forte entre le niveau d’internalisation des approches de gestion publique anglo-saxonnes axées sur les résultats et le prisme de compétence des cadres basée sur le savoir-faire et non les simples connaissances théoriques indicatives du mirage et la préférence des diplômes occidentaux au détriment des ceux locaux.
. Voici en approche d’analyse triangulée, les maux systémiques et profonds de l’administration publique ainsi que leurs effets qui expliquent actuellement les grands dysfonctionnements que connait l’administration publique guinéenne sans la correction pérenne des quels , l’administration publique guinéenne restera profondément sinistrée en dépit des reformes superficielles et sans effets durables que les régimes successifs nous ont servi de 1984 à nos jours avec pour résultat que les solutions passées redeviennent les problèmes du future:
- L’exacerbation des solutions sur la base des effets et jamais sur celles basées sur les causes ou racines profondes du mal ou des maux de l’administration publique depuis 1984.
- Un clanisme systémique dans les circuits de nomination et de conservation des postes en détruisant ou éloignant toute les compétences réelles.
- L’absence quasi totale d’une gestion rationnelle des ressources humaines à la place de légères gestion de personnel sans plan de carrière, sans évaluation de compétence pour avoir une base différentielle de nomination des cadres et laissant libre cours aux copinages et au clientélisme.
- Le poids des nombreuses incohérences des recrutements sinistrés à la fonction publique ayant intégré ou élevé à des postes techniques des milliers de personnes totalement ou insuffisamment compétentes.
- La non prise en compte des extrêmes inadéquation entre les métiers actuels de la république qui ne permettent pas de réussir une refondation de l’État.
- Les fondements managériaux légers de l’administration publique guinéenne en terme d’atteinte et d’évaluation de résultat de performance qui rendent inutiles et sans effets les reformes .
- Les maux et effets des approches francophones de la compétence qui privilégient les connaissances académiques et théoriques au détriment des approches anglo-saxonnes qui mettent en avant le savoir faire et le bag round
- Une mauvaise et inadéquate appréhension des critères de définition des compétences adaptées au contexte guinéen pour la sélection des cadres.
- Un mirage excessif et une préférence idiote pour les CV axés sur les connaissances théoriques et académiques des universités étrangères et occidentales .
- Le savoir théorique issu des grades académiques privilégié par rapport au savoir faire issu de la connaissance du contexte, de la pratique , de l’expérience et du bag-round .
- Une préférence accordée à une diapos hautement et théoriquement diplômée en manque de savoir faire car sous employée durant des décennies en Europe.
- Un casting piégé et informel ayant favorisé des détections et les mis en contacts informels de petits amis.
Merci excellence Monsieur le président et que Allah guide vos pas vers les reformes et les stratégies adéquates qui aideront à changer positivement ce pays paradoxal.
Aimé Stéphane MANSARE
Sociologue, Expert consultant en Sciences sociales du développement
Directeur Général de l’IPCJ-Guinée (Institut panafricain de Coaching Jeune )
Contact: 224 628342029/ Email: tiradplus63@gmail.com