L’Afrique a été le théâtre de plusieurs mouvements de libération parfois violents et non-violents. Ces mouvement, en dépit de leurs stratégies diverses et variées, ont tant bien que mal, réussi à développer une certaine doctrine diversement appréciées et adoptées de nos jours. A l’occasion du 58ème anniversaire de la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), votre site d’information, signalafrique.com, se propose de susciter une analyse rétrospective de ces mouvements de libération nationale dans le contexte d’une originalité propre à l’Afrique à la lecture et réflexion collectives. (1ère partie).
Pendant la période coloniale et surtout à la veille des indépendances, l’Afrique assistera à une prolifération des Mouvements de Libération Nationale (MLN) fondés et orientés contre le colon. Du nord au Sud, d’Ouest en Est en passant par le Centre, toutes les régions du continent se découvrent une volonté contextuelle et ponctuelle commune d’indépendantistes matérialisés par les MLN qui furent crées avec pour seul objectif permettre l’accession à l’indépendance des pays africains.
Le moins qu’on puisse dire ou écrire est que les MLN se manifestaient autrefois différemment dans leurs ‘’nobles luttes’’ selon les pays en s’adaptant au contexte colonial particulier à chaque pays africain. Ils ont été par endroit pacifique et ailleurs armés et violents.
Autre fois, les MLN avaient pour objectif principal de s’opposer aux colons pour la libération des pays africains alors sous le joug colonial. Ils ont incarné à cette époque la solution opposée par les africains, à ce qu’ils ont nommé l’invasion impérialiste, pour prendre leur envol et se libérer de facto de la tyrannie coloniale. Le continent trouvera son salut à travers tous les combats menés par ces différents MNL dirigés par des leaders africains à la fois charismatiques, intègres et visionnaires défendant la cause de ce beau continent agressé violemment dans sa dignité, son honneur et dans sa chaire.
Cet objectif de libération fut atteint dans sa grande majorité dans les années 60 et permis à l’Afrique de s’extirper de cette effroyable domination qui leur avait d’ailleurs été imposée de force après plusieurs luttes de résistance à la pénétration coloniale.
Résistance ? C’est ce qui caractérisera d’ailleurs cette nouvelle forme de lutte non pas pour empêcher cette invasion macabre étrangère qui était déjà bien installée mais plutôt de la bouter hors du continent.
Cette résistance fut la méthode privilégiée et prioritaire adoptée par les MLN, elle parut finalement pour les africains comme une logique et surtout l’unique voie indispensable à suivre pour leur émancipation.
Cette approche a ainsi conféré une légitimité africaine consensuelle des actes des MLN sur le territoire du continent. Cela se vérifiera plus tard dans la définition proposée par l’Organisation de l’unité africaine (OUA), du terrorisme excluant sciemment les MLN de son champ d’application contrairement à ce que souhaitait retenir certains membres de la Communauté Internationale.
Ainsi l’article 3 de la charte de la Convention de l’OUA sur la Prévention et la Lutte contre le Terrorisme de 1999 stipulant ce qui suit : « sans préjudice à des dispositions de l’article 1 er de la présente Convention, la lutte menée par les peuples en conformité avec les principes de droit international, pour la libération ou leur autodétermination, y compris la lutte armée contre le colonialisme, l’occupation, l’agression et la domination par des forces étrangères, ne sont pas considérées comme des actes terroristes » parait assez éloquent sur le caractère non terroriste des MLN en Afrique. Cette définition est néanmoins renchérie par la résolution 64/149 de l’Assemblée Générale des Nations Unies.
Toutefois cette unanimité et consensus africains au tour des MLN constituent l’un des principaux obstacles jusqu’à nos jours pour une définition universelle du phénomène du terrorisme. Cette divergence se manifeste notamment avec l’Israël dont la position relative à la question palestinienne avérée ne souhaite pas exclure les MLN du champ d’application du terrorisme sachant qu’elle considère les autorités de libération de la Palestine comme des 3 mouvements terroristes. N’affirmera-t-elle pas d’ailleurs que les dissocier du terrorisme reviendrait à soutenir « un terrorisme Interdit » et « un terrorisme permis » (le phénomène du terrorisme).
A suivre…
Saydouba Doss Sylla, juriste