Pour mieux être au service de la paix et du développement, les institutions traditionnelles doivent fonctionner selon principes coutumiers qui les ont engendré et consolidé depuis la nuit des temps. Les villes de Kissidougou il y a quelques mois et celle de Nzérékoré en ce moment connaissent quelques remous au titre du choix des patriarches.
A Macenta c’est plutôt les effets d’une cause profonde mal élucidée autour de 2 communautés qui revendiquent la fondation d’une ville ainsi que les privilèges qui s’y attachent.
Au crible d’une analyse exhaustive de ces crises répétitives autour de l’histoire du peuplement de ces villes et la question réelle du mode de succession des PATRIARCHES, il ressort les remarques et recommandations suivantes :
Au titre des remarques pertinentes, il faut retenir entre autre :
- Ces institutions traditionnelles avec tout le cortège des chefferies avaient été interdites dès 1958 par le PDG pour des raisons idéologiques.
- Après 26 ans de non pratiques, le CMRN les a réhabilité en 1984 de la façons la plus désordonnée sans aucun appui organisationnel permettant au moins d’avoir un mode successoral établi selon l’histoire et les coutumes des entités concernées.
- Aussi, les histoires vraies de la mise en place de ces populations sont régulièrement déformées au gré des contextes politiques.
- Par exemple, il faut faire constater que les TOMA, KONIA, KPELE et MANO se sont tous retrouvés à MISSADOU après le déclin de l’empire du Mandingue et ont signé le plus vieux pacte de coexistence pacifique des forets en 1694 appelé OACTE DE MISSADOU. En principe toutes ces communautés ont pérégriné à partir de cette zone située à Beyla.
- En ce qui concerne Macenta, il convient de reconnaître que les 2 communautés qui se livrent régulièrement aux violences ont signé en 2008 l’un des PACTES les plus croisés qui était à la fois intercommunautaire et transfrontalier intégrant les Mania et Toma de la Guinée et du Libéria.
C’était la conséquence de l’attaque des rebelles de Charles Taylor dans le village de Deléou qui avait fait plus de 100 morts. C’est le PACTE DE DELEOU scellé le 9 Juin 2009.
- Les signataires de ce pacte avaient fait des recommandations pertinentes qui n’ont pas été respectées notamment:
La tenue annuelle d’une assemblée des Toma et Mania Libéria et en Guinée de façon rotative
La tenue d’un festival des arts et cultures Toma et Mania.etc…
Au constat actuel, il faut retenir que l’Etat n’a pas été proactif en terme d’anticipation pour régler en amont ces risques de conflits inter ou intracommunautaire.
Au titre des RECOMMANDATIONS, il faut que:
- L’Etat à travers ses services spécialisés organisé un appui organisationnel des institutions traditionnelles de patriarches pour éviter ces improvisations de mode successoral qui crée des problèmes. Il faut que chaque entité ait sa charte coutumière.
- Les pactes scellés entre les communautés en conflits soient vulgarisés et respectés.
- Soit immédiatement commanditée une étude sociologique portée sur l’efficacité des patriarches et des institutions traditionnelles qui les incarnent.
Qu’ALLAH sauve la Guinée