Contre toute attente, le Chef de la junte guinéenne à, dans une adresse à la nation ce samedi 30 avril, proposé une durée de 39 mois de transition. Une proposition diversement accueillie par la classe politique qui ne semble pas s’accorder sur le même violon.
Comme la réponse du berger à la bergère, les réactions notamment de la classe politique ne se sont pas fait attendre face à la durée de la transition proposée par la junte militaire guinéenne. Même si quelques-uns d’entre eux n’en trouvent pas d’objection, la majorité pourtant des acteurs politiques se sont fondus dans des déclarations diverses pour exprimer leur désapprobation. Une situation qui pourrait laisser donner lieu à un probable bras de fer avec le pouvoir de Mamady Doumbouya.
Sidya Touré, président de l’Union des forces républicaine (UFR), estime que ce délai est inacceptable et injustifié. L’opposant en appelle à la Cédéao pour rétablir un cadre de négociation avec la junte. « Je suis vraiment très surpris de me rendre compte que l’on a donné une date aussi éloignée. Il faut la rajouter aux huit mois écoulés. Cela veut dire que nous allons vers 47 mois. C’est donc plus de quatre ans de transition. C’est tout simplement inacceptable. Nous allons nous concerter au niveau des partis politiques mais également de la société civile et redemander un cadre de dialogue consensuel avec un représentant de la CEDEAO », a réagi l’ancien premier ministre.
Surprise par cette sortie du Président du CNRD, la Convergence pour la renaissance de la démocratie en Guinée (CORED), a fait savoir dans une déclaration que cette décision ne saurait être acceptée. Car elle estime que cette proposition est non consensuelle et va à l’encontre de l’article 77 de la charte de la transition.
Même son de cloche dans le parti du président déchu qui n’est pas passé sur le dos d’une cuillère pour rejeter à bloc cette proposition et exiger la mise en place d’un cadre de dialogue inclusif. « Le RPG ARC EN CIEL et Partis Alliés informent l’opinion nationale et internationale, que sa coalition ainsi que d’autres partis politiques non des moindres, représentant régulièrement plus de 92% des suffrages exprimés lors des élections locales et nationales dans notre pays, n’ont été ni de près ni de loin associés au processus ayant abouti à l’élaboration de ce chronogramme », a-t-il déclaré.
Si certains rejettent cette proposition, certains partis politiques n’y trouvent pas d’inconvénient. C’est le cas de Docteur Faya Millimono trouve plutôt raisonnable ce délai de 39 mois. « Parce que le Bloc libéral et sa coalition avait proposé 36 mois ce qui est très proche de 39 mois. S’il y a à se poser la question c’est pourquoi ce temps ? Nous, nous pensons que la Guinée est un territoire, et pour que ce territoire soit un pays avec des institutions, il y a des préalables, parmi lesquels, l’élaboration d’une nouvelle Constitution. Donc, selon notre point de vue, qui doit comporter le recensement général de la population et de l’habitat, deux éléments qui vont nous permettre de connaître la population de chaque préfecture pour savoir combien de représentants des préfectures auront à l’Assemblée nationale », a déclaré le président du BL.
Ousmane Bangoura