Pour le retour du Mali à la stabilité, la France a appelé dimanche la junte militaire à organiser « rapidement » une transition vers un pouvoir civil au Mali après le coup d’État du 18 août, l’avertissant que cela profiterait sinon aux « terroristes ». « Il faut que cette transition se fasse rapidement […] C’est une affaire de mois », a déclaré la ministre des Armées, Florence Parly, dans l’émission Le Grand Rendez-vous de la radio Europe 1, la chaîne CNews et du quotidien Les Échos.
La communauté internationale engagée
« Si cela ne se faisait pas, alors le risque c’est que tout cela profite d’abord aux terroristes, parce que les terroristes se nourrissent de la faiblesse des États et l’État malien est faible, très faible en ce moment », a-t-elle ajouté. « Par ailleurs, la communauté internationale qui s’est engagée aux côtés du Sahel, et du Mali en particulier, pourrait s’interroger et se poser des questions », a-t-elle également mis en garde.
Outre la force française Barkhane (plus de 5 000 hommes) et la force onusienne de la Minusma (environ 13 000 Casques bleus), plusieurs pays européens se sont engagés au Sahel, que ce soit pour du soutien logistique ou en participant à la force Takuba (groupement de forces spéciales européennes destiné à accompagner les militaires maliens).
La communauté internationale engagée
La France, qui s’évertue depuis des mois à convaincre l’Europe de lui prêter main-forte au Sahel, s’inquiète ainsi de voir cette mobilisation retomber faute de retour à l’ordre constitutionnel au Mali.
Les militaires qui ont pris les rênes du Mali ont reporté la première réunion de concertation prévue samedi avec les organisations politiques et civiles sur un futur transfert des pouvoirs.
Le mouvement dit « du 5 Juin », coalition de chefs religieux, de membres de l’opposition et de la société civile qui avait mené la contestation contre le président Ibrahim Boubacar Keïta jusqu’au coup d’État, accuse désormais les militaires de chercher à « confisquer » le changement. Les pays ouest-africains voisins, qui réclament le retour à l’ordre civil sous 12 mois, ont aussi décidé vendredi, faute d’avancée dans ce domaine, de maintenir la fermeture des frontières et l’embargo sur les échanges financiers et commerciaux avec le Mali.