À l’approche des prochaines échéances électorales, le Réseau Ouest Africain pour l’Édification de la Paix (WANEP-Guinée) a lancé, ce lundi 21 juillet 2025 à Conakry, un atelier de formation destiné à ses moniteurs communautaires venus des quatre coins du pays. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Projet de Suivi, d’Analyse et d’Atténuation de la Violence Électorale (E-MAM 2023-2024), financé par l’Union européenne.
Alors que la Guinée se prépare à renouer avec l’ordre constitutionnel, les organisations de la société civile s’activent pour prévenir les violences susceptibles de compromettre la crédibilité et la transparence du processus électoral. À travers le projet E-MAM, WANEP-Guinée entend mettre en place une veille citoyenne proactive, capable d’alerter et de contribuer à des réponses rapides face aux signaux de tension.
Cet atelier, qui mobilise plus d’une vingtaine de participants, vise à renforcer les compétences des moniteurs en matière de collecte, d’analyse et de remontée d’informations via la plateforme « Guinée-ELECTS », un système numérique d’alerte précoce. Ces données alimenteront les travaux du Groupe National de Réponse Rapide (GNRR), chargé d’anticiper les risques et de recommander des actions de prévention ciblées.

La Coordinatrice nationale de WANEP-Guinée a salué l’engagement des moniteurs, soulignant que cette formation s’inscrit dans une stratégie globale visant à garantir des élections pacifiques. Elle a précisé que les moniteurs travailleront en étroite collaboration avec le GNRR, déjà opérationnel sur le terrain.
Pour Sanoussy Ansoumane Souaré, Coordinateur régional de WANEP, cette initiative est d’autant plus cruciale que la Guinée traverse depuis 2021 une phase charnière de son histoire. « Il est impératif que la société civile prenne les devants pour prévenir les risques de violence. Les données recueillies par les moniteurs sont la base de nos analyses et de nos actions », a-t-il affirmé.
Amadou Barry, Secrétaire général du Conseil d’administration de WANEP-Guinée, a rappelé que ce projet à dimension sous-régionale est déployé dans 12 pays d’Afrique de l’Ouest. « Il s’agit d’un outil stratégique pour anticiper les crises électorales et permettre aux autorités de prendre les bonnes décisions à temps », a-t-il souligné.
Pendant deux jours, les participants seront formés aux outils de veille, d’analyse des indicateurs de risque et à l’usage du système de reporting « Guinée-ELECTS ».
A noter que le projet E-MAM est mis en œuvre avec le soutien de partenaires régionaux et internationaux, notamment la CEDEAO, les commissions électorales nationales, l’UNOWAS et l’Union africaine.