Les mutilations génitales féminines et excision sont des pratiques à la peau dure qui constituent un véritable problème de santé publique en Guinée. Malgré l’interdiction de l’excision, elle continue d’être un phénomène de faits courants au nez et à la barbe des autorités au grand dam de la santé et la vie des femmes. D’où la raison de cette émission radio réalisée par la journaliste Mamadama Sylla, avec l’appui technique du réseau Convergence des jeunes et leaders pour la paix et la démocratie sur financement (COJELPAID), sur financement de Global media compaign (GMC), le Plan international Guinée et le Comité interafricain.
les médias ont un important dans la lutte contre les MGF, notamment l’excision en raison de leur capacité d’accessibilité de différentes cible. Aussi bien par l’Etat et que par des organisations non gouvernementales, plusieurs actions sont entreprises dans le but d’éradiquer la pratique de l’excision. Au cours d’une émission radio, Docteur Ben Youssouf Keita, ancien député et membre de la commission santé et éducation de l’Assemblée nationale guinéenne, et Kadiatou Konaté, présidente par intérim du Club des jeunes filles leaders de Guinée, ont succinctement démontré de manière scientifique et sociétale, le caractère néfaste des mutilations génitales famines et excision sur la santé des femmes et filles.
Pour l’honorable Sékou ben Keita, l’excision est une pratique abominable et traumatisante qui peut causer la stérilité chez la femme. « Quand on parle de mutilation génitale, c’est le clitoris. Le clitoris est un paquet de nerfs et de vaisseaux ultras sensible. Alors c’est couper ce clitoris qui constitue l’excision. Pour certaine, on va jusqu’à enlever la lèvre inférieur. Il y’a d’autres qui prennent une petite partie de la lèvre inférieure et ferment carrément l’entrée du vagin. C’est-à-dire, la fille ne pourra connaitre l’homme que quand elle sera officiellement mariée. Ce sont des traumatismes terribles qui rendent les femmes fragiles, voire même stériles », a-t-il expliqué, ajoutant que ces pratiques abominables ont pour conséquence entre autre, le saignement qui peut être mortel, l’infection, la stérilité et aussi des accouchements difficiles et même compliquées.
Mais au regard de la pertinence et la sensibilité du sujet dans une société encrée dans la pratique de l’excision, Kadiatou Konaté pense qu’il faut plutôt renforcer les approches de communication en fonction des cibles à travers des actions de sensibilisation et d’information, mais aussi de plaidoyers auprès des autorités pour la prise en compte des victimes de violence basées sur le genre. «L’excision est lié au fistule obstétrical qui a de grave conséquence sur la vie des femmes en société. Les questions de l’excision sont complexes, et pour cela, il est important de disposer des méthodes appropriées et adaptées pour pouvoir ce sujet en société », a-t-elle renchérie, soulignant que la pratique de l’excision est purement un fait de tradition qui existait bien avant l’islam.
A noter que malgré des peines prévues dans les articles 407 à 409 du Code de l’Enfant Guinéen dans la Loi L/2008/011/AN du 19 août 2008, la Guinée occupe toujours la tête de peloton des pays qui pratiquent le plus au monde l’excision. Elle arrive en deuxième position juste après la Somalie avec un taux de prévalence de 97 %.
Nagnouma Sanoh