Ce mercredi 9 juillet 2025, les travaux de validation du Livre Blanc pour la consolidation de la paix en Guinée ont été officiellement lancés à Conakry, lors d’un atelier qui a réuni des participantes venues de plusieurs régions du pays. Organisés par le Groupe de Travail Femmes, Jeunes, Paix et Sécurité en Afrique de l’Ouest et au Sahel-Guinée (GTFJPS-AOS/GN), cet atelier s’est tenu en présence d’acteurs institutionnels, d’organisations de la société civile, de partenaires techniques et financiers ainsi que de nombreuses femmes venues des différentes localités du pays.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du projet « Filles et Femmes engagées pour la consolidation de la paix en Guinée » (FIFEP), une initiative soutenue par plusieurs partenaires techniques et financiers, notamment le Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix (PBF) et l’ONG Care Guinée. Elle marque une étape décisive dans la mise en place d’un document stratégique conçu pour refléter les besoins et les aspirations des femmes et des filles guinéennes en matière de paix, de sécurité et de gouvernance inclusive.

Dans son allocution, Nantènin Koné, Coordinatrice nationale du GTFJPS-AOS/GN, a souligné que le Livre Blanc en cours de validation est le fruit d’un long processus de concertation, mené à travers les 11 zones d’intervention du projet. Selon elle, ce document va bien au-delà d’un simple rapport administratif : il rassemble les voix, les expériences et les recommandations de nombreuses femmes et filles impliquées localement dans la prévention des conflits et la promotion de la paix. Elle a invité les participantes à s’investir pleinement dans les échanges afin que le contenu final du Livre Blanc soit fidèle aux réalités du terrain. « Ce processus est un espace de co-création où chaque intervention compte. Grâce à vos idées, vos critiques constructives et votre engagement, nous pourrons produire un outil de plaidoyer fort et pertinent, capable d’influencer les politiques publiques et de transformer concrètement notre société », a-t-elle déclaré.
Nantènin Koné a également insisté sur l’importance de la diversité des acteurs réunis à l’occasion de cet atelier : représentants de la société civile, leaders communautaires, ministères concernés, agences des Nations Unies et partenaires au développement. Une richesse collective qui, selon elle, constitue un véritable levier pour la réussite de l’initiative et pour ancrer durablement la place des femmes dans les processus de consolidation de la paix.
Prenant la parole à son tour, Alex Gnohite, Coordinateur pays de Care Guinée, a rappelé que le projet FIFEP, lancé en février 2023 et prévu jusqu’en août 2025, a permis de réaliser des avancées significatives, notamment la mise en place du Conseil national des femmes. Il a toutefois souligné que les acquis du projet ne doivent pas s’éteindre avec son échéance. « Ce sont les femmes de Guinée, les organisations de la société civile, qui doivent poursuivre cette dynamique et faire vivre les résultats obtenus. La paix ne peut être durable que si elle repose sur des fondations solides, portées par les premiers concernés », a-t-il affirmé.
Pour Ousmane Bangoura, représentant du Fonds pour la consolidation de la paix, le projet FIFEP est un exemple concret de ce que représente l’approche du PBF : inclusion, prévention des conflits et appropriation nationale. Il a salué le travail réalisé à travers les ateliers participatifs ayant permis de recueillir les témoignages et recommandations de plus de 200 femmes et filles. À ses yeux, le Livre Blanc en cours de validation ne doit pas se limiter à un état des lieux, mais devenir un outil stratégique de plaidoyer, soutenu par des données concrètes et capable d’orienter les politiques nationales et les programmes des partenaires.
Youssouf Saran Donzo, Directeur national adjoint de l’Emploi des jeunes et de l’auto-emploi, a quant à lui insisté sur la portée historique de cette initiative. « Pour la première fois, les femmes de Guinée s’unissent pour proposer un document commun sur la paix. Ce Livre Blanc ne doit pas rester enfermé dans des tiroirs : il doit être vulgarisé, soutenu et mis en œuvre à travers des actions concrètes. Ce que nous faisons ici, c’est écrire une page de l’histoire de notre pays », a-t-il déclaré avec conviction.
Clôturant la cérémonie
d’ouverture, le représentant du ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, Fofana, a invité toutes les participantes à s’impliquer activement dans les discussions. Il a souligné que ce travail de validation doit aboutir à un document consensuel, élaboré dans un esprit de partage et de collaboration, afin qu’il devienne un véritable levier de changement au bénéfice des femmes et de l’ensemble de la société guinéenne.
A noter que ce processus de validation du Livre Blanc s’inscrit dans une démarche plus large de consolidation de la paix fondée sur la participation active des femmes et des jeunes, la reconnaissance de leurs rôles en tant qu’acteurs de changement, et la mise en œuvre de politiques plus inclusives. La qualité des échanges et la diversité des acteurs présents témoignent d’une volonté forte de co-construire une paix durable, dans laquelle les femmes et les filles ne sont pas de simples bénéficiaires, mais des partenaires à part entière.