Même si la volonté politique exprimée est déjà un indicateur à encourager, les intellectuels guinéens en général et plus spécifiquement les spécialistes des questions de développement se doivent d’accompagner cet espoir d’engagement par des analyses situationnelles pertinentes assorties de pistes stratégiques et opérationnelles de solutions et recommandations inédites qui pourraient aider le nouveau gouvernement à réussir la mise en œuvre des projets de développement.
Pour y arriver, il y’a lieu de proposé au potentiel gouvernement de rupture, deux exercices de réflexion.
D’abord celle d’un constat global qui va mettre en exergue les fondamentales incohérences stratégiques et opérationnelles qui expliqueraient sans nul doute, le paradoxe guinéen.
Ensuite, celle des pistes de solutions et des recommandations croisées pour éradiquer définitivement ce système qui a tenu depuis l’indépendance, tous les régimes en les empêchant toujours de réussir des volontés de changement et de progrès profitables aux guinéens.
En fin et avant tout, un préalable difficile mais indispensable qui aura pour résultat une administration publique partiellement mis à plat avec l’arrivée d’une nouvelle génération recrutée sur la base de tests mettant en exergue surtout l’intégrité et la compétence.
Pour donner plus de chance à cette volonté merveilleuse de gouverner autrement, il y a indubitablement des préalables difficiles à enclencher sans effets systémiques sur le fonctionnement de l’Etat et de ses paradigmes politiques actuels. Pourtant, il faut oser et même risquer pour réussir des changements profond et radicaux aux allures révolutionnaires dans des entités sociales où tous les secteurs vitaux sont déliquescents du fait des deviennes sociétales encrées dans le subconscient individuel et collectif du peuple qui paradoxalement réclame ce changement sans vouloir y participer.
Le préalable pour Gouverner autrement…
Gouverner autrement, c’est trouver la méthode consacrée pour remettre à plat une partie stratégique de l’administration publique dont les secteurs portent les conditions de développement du pays mais où l’Etat fonctionne le plus mal.
Au moins toutes les régies financières, les départements de l’économie et des finances, du budget, du plan et du développement économique, de l’éducation nationale, de la décentralisation et du développement local et tout autre service jugé similaire etc… doivent être remis à plat avec la relance d’ un processus de recrutement consacré où les meilleurs guinéens sur la base de l’intégrité et de la compétence seront choisis pour replacer toute cette cohorte de cadres positionnés qui ne sont que les soutiens du vieux système à combattre.
Pour mieux mettre en œuvre cette étape, le Président et le potentiel Premier ministre 8 étapes croisées pour mieux détecter et gérer les compétences vraies qui pourraient être au service du pays.
En huit (8) points, les autorités guinéennes pourraient, quand elles le voudront réellement, mieux gérer les compétences nationales en renforçant la gouvernance a l’effet d’accélérer l’émergence du pays au prorata de son énorme potentiel.
Ce processus de réforme pourrait induire les étapes suivantes:
- Identifier et catégoriser tous les métiers de la République y compris ceux qui ont plus ou moins d’impact sur le développement du pays ;
- Mettre en adéquation les métiers actuels et les réels besoins de développement du pays ;
- Sortir complètement l’administration guinéenne de l’approche francophone actuelle basée sur la théorie pour adopter les approches anglo-saxons plus pratiques et orientées vers les résultats ;
- Refondre complètement l’administration guinéenne à travers des séries de tests pour accéder aux postes techniques les plus stratégiques sur les quels portent le plus la vision de développement définie ;
- Pour y arriver, recruter un cabinet étranger crédible et compétent ;
- Mettre en place une commission nationale de Guinéens patriotes et compétents pour approfondir la réflexion ;
- Définir des critères de compétences soutenus par les hypothèses de rajeunissement et de féminisation de l’administration guinéennes en sachant que l’administration est à 70% vieillissant et inadaptée au contexte actuel de l’évolution du monde moderne (plus de 60%des directeurs nationaux et chefs de divisions de notre pays ne maitrisent pas l’outil informatique ;
- Que les autorités en priorité le président et le PM se donnent le temps de recevoir et interviewer les deux premiers retenus pour chaque poste et les écouter pour 5 à 10 minutes avant de proposer les décrets et arrêtés de nomination.
Il faut reconnaitre que tout ce processus ne pourra aboutir qu’à condition que le PM et les membres du gouvernement choisissent des hommes neufs ou anciens ; mais prêts à changer la situation chaotique du pays.
Dossier à suivre….
Aimé Stéphane MANSARE expert consultant en Sciences Sociales du Développement
Directeur général de l’Institut Panafricain de Coaching pou jeune (IPCJ/Guinée)