Réputé être le pays le plus riche en minerais de l’Afrique de l’Ouest, la Guinée ne parvient toujours pas à décoller économiquement. Malgré un potentiel important et les efforts déployés pour sa réforme, le secteur minier guinéen n’a pas répondu aux attentes en terme de contribution à l’économie nationale. En moyenne, les recettes minières ont représenté 21,9% des recettes globales de l’Etat sur les 10 dernières années. Cela est largement en deçà de la moyenne de 40%, qui était observée durant les années 80 et au début de la décennie 90. Cette situation devrait inciter les autorités du pays à réfléchir sur les orientations à mener pour favoriser à moyen terme l’amorce d’une véritable croissance économique. Ce qui revient à dire que l’approche qui a prévalu jusque maintenant est à repenser.
Présenté comme un véritable eldorado, le sous-sol guinéen ne représente aujourd’hui qu’un simple mirage depuis maintenant soixante ans. En effet, la Guinée dispose d’importantes ressources minières. La bauxite est la plus importante. Elle est présente en Basse, Moyenne et Haute Guinée. Le total des réserves identifiées et mesurées est de 10,6 milliards de tonnes, ce qui constitue les 2/3 des réserves mondiales. Minerai de couleur rouille à partir duquel est fabriqué l’aluminium, la bauxite guinéenne est riche en alumine (de 45 % à 60%). Une richesse qui vaut au pas d’assurer près de la moitié du commerce mondial (45%), avec des exportations pouvant atteindre 14 millions de tonnes par an. Pour l’or, le potentiel estimé varie entre 300 et 500 tonnes et se situe en Haute Guinée et en certaines localités de la Basse Guinée. Les réserves de diamant ne sont pas bien connues et se situent au niveau du triangle composé des préfectures de Kérouané, Kissidougou et Macenta. Des découvertes ont également été faites dans l’Ouest de la Guinée, notamment à Kindia et à Forécariah. Quant au fer, les réserves les plus importantes se situent dans les zones du Mont Nimba en Guinée Forestière, du Mont Simandou en Guinée Forestière et dans le sud de la Haute Guinée.
La Guinée dispose aussi d’autres ressources minérales telles que le nickel sur le massif du Mont Kakoulima, le calcaire dans les préfectures de Kindia (Souguéta), Siguiri, Mali et Tougué, avec des ressources estimées à plus de 200 millions de tonnes d’uranium dont la zone la plus sûre se situe dans la préfecture de Kissidougou (Firawa) et d’autres métaux de base et minéraux tels que le cuivre, le plomb, le zinc et le cobalt.
Ce tableau idyllique n’aura guère permis de l’indépendance à nos jours à la classe dirigeante du pays, de transformer ce formidable potentiel pour faire de la Guinée un Etat émergent. C’est ce paradoxe qu’il convient désormais d’éliminer. Et pour ce faire, il n’y a pas de recettes miracles. Nous l’avons souligné plus haut, l’approche selon laquelle les mines constituent un levier de développement de la Guinée ne tient plus. Face à l’échec des politiques menées jusqu’alors, l’on devrait dorénavant s’orienter vers le secteur agricole pour en faire la base du développement durable du pays.
Ismael DIALLO