Le paradoxe guinéen reste l’une des plus complexes équations de développement qui trainent des inconnus majeurs depuis plus 60 ans sans solutions satisfaisantes en maintenant indéfiniment ce peuple dans un cadre de vie exécrable de pauvreté. Les intellectuels guinéens en général et plus spécifiquement ceux spécialistes des questions de développement se doivent d’accompagner cette autre transition par des analyses situationnelles pertinentes assorties de pistes stratégiques et opérationnelles de solutions ainsi que des recommandations inédites qui pourraient aider le Conseil national pour le rassemblement et le développement (CNRD).
Pour y arriver, je propose aux nouveaux dirigeants, 2 exercices de réflexions :
D’abord de faire constat global qui va mettre en exergue les fondamentales incohérences stratégiques et opérationnelles qui expliqueraient sans nul doute, le paradoxe guinéen.
Ensuite, développer des réflexions sur piste de solution et des recommandations croisée pour éradiquer définitivement ce système macabre qui continu à tenir depuis l’indépendance, tous les régimes en les empêchant toujours de réussir des volontés de changement et de progrès profitables à tous les guinéens.
En fin et avant tout un préalable difficile mais indispensable qui aura pour résultat, une administration publique sinistrée partiellement mise à plat avec l’arrivée d’une nouvelle génération recrutée sur la base de tests mettant en exergue surtout l’intégrité et la compétence.
Pour donner plus de chance à cette nouvelle et merveilleuse volonté des nouveaux dirigeants de vaincre cette fois ce sempiternel paradoxe guinéen, il y a indubitablement des préalables difficiles à enclencher sans effets systémiques sur les paradigmes sociopolitiques actuels.
Pourtant, il faut oser et même risquer pour réussir des changements profonds radicaux aux allures révolutionnaires dans des entités sociales où tous les secteurs vitaux sont déliquescents du fait des déviances sociétales encrées dans le subconscient individuel et collectif du pauvre guinéen qui paradoxalement réclame ce changement sans vouloir y participer.
Le préalable pour le CNRD, c’est trouver la méthode consacrée pour remettre à plat une partie stratégique de l’administration publique dont les secteurs portent le plus les conditions de développement du pays mais où l’Etat fonctionne le plus mal.
Au moins toutes les régies financières, les départements de l’économie et des finances, du budget, du plan et du développement économique, de l’éducation nationale, de la décentralisation et du développement local et tout autre service jugé similaire etc… doivent être remis à plat avec la relance d’ un processus de recrutement consacré où les meilleurs guinéens sur la base de l’intégrité et de la compétence seront choisis pour remplacer toute cette cohorte de cadres corrompus et positionnés qui ne sont que les soutiens éternels du vieux système que tous les régimes guinéens prétendent combattre de l’indépendance à nos jours.
Pour mieux mettre en œuvre cette étape, je propose au CNRD une démarche audacieuse aux élans révolutionnaires en 8 étapes croisées pour mieux détecter et gérer les compétences vraies qui pourraient être au service du pays.
Les huit points pour réussir la gestion de la transition
En huit points, les nouvelles autorités guinéennes pourraient (quand elles le voudront réellement) mieux gérer les compétences nationales en renforçant la gouvernance à l’effet d’accélérer l’émergence du pays au prorata de son énorme potentiel. Ce processus de réforme pourrait induire les étapes suivantes:
- Identifier et catégoriser tous les métiers de la république y compris ceux qui ont plus ou moins d’impact sur le DÉVELOPPEMENT du pays.
- Mettre en adéquation les métiers actuels et les réels besoins de développement du pays.
- Sortir complètement l’administration guinéenne de l’approche francophone actuelle basée sur la théorie pour adopter les approches anglo-saxons plus pratiques et orientées vers les résultats .
- Refondre complètement l’administration guinéenne à travers des séries de tests pour accéder aux postes techniques les plus stratégiques sur les quels portent le plus la vision de développement définie.
- Pour y arriver, recruter un cabinet étranger crédible et compétent
- Mettre en place une commission nationale de Guinéens patriotes et compétents pour approfondir la réflexion.
- Définir des critères de compétences soutenus par les hypothèses de rajeunissement et de féminisation de l’administration Guinéennes en sachant que notre administration est à 70% vieillissant et inadaptée au contexte actuel de l’évolution du monde moderne (plus de 60%des directeurs nationaux et chefs de divisions de notre pays ne maitrisent pas l’outil informatique.
- Que les autorités en priorité le président et le PM se donnent le temps de recevoir et interviewer les deux premiers retenus pour chaque poste et les écouter pour 5 à 10 minutes avant de proposer les décrets et arrêtés de nomination.
Chers compatriotes, au regard de la déliquescence de notes administration qualifiée a raison de sinistrée, je pense qu’en dehors d’une telle stratégie les démagogues et les chercheurs de postes sans mérite prendront le devant.
Il faut reconnaitre que tout ce processus ne pourra aboutir qu’à condition que le PM et les membres du gouvernement choisis soient des hommes neufs ou des hommes anciens prêts à changer la situation chaotique du pays.
A suivre…
Que ALLAH sauve la Guinée;
Aimé Stéphane MANSARE
Coach et analyste politique