La nouvelle de la résurgence de l’épidémie d’Ebola en région forestière, où plusieurs personnes ont déjà été foudroyées par ce maudit virus, fait froid dans le dos. Cette réapparition du virus Ebola, près de 5 ans, après l’éradication du fléau, n’est autre qu’un retour de flamme pour une gestion au coup par coup de notre système sanitaire.
Ce nouveau front sanitaire vient en effet, s’ajouter à celui de la Covid19 dont la gestion se passe relativement bien, si l’on s’en tient aux chiffres officiels fournis quotidiennement par l’ANSS.
Côté Covid19 donc, le compte est bon, serait-on tenté de dire. A moins qu’une seconde vague, voire une nouvelle souche du genre de celle apparue récemment en Afrique du Sud ou au Brésil ne vienne brouiller les cartes de l’ANSS.
De quoi faire perdre pied au Dr Sakoba Kéita, ce toubib, ombrageux, qui s’est rendu célèbre dans la guerre contre les bactéries. Mais en attendant, les autorités sanitaires devront ferrailler sur deux fronts.
Si elles y vont tambour battant, en prenant le taureau par les cornes, pour circonscrire le nouveau foyer de contamination, les dégâts pourraient être limités cette fois-ci. Pour ne pas que le pays se retrouve face à un remake du scénario de 2014. Avec un bilan macabre de plus de 3000 morts. Bien que notre pays fut porté à bout de bras par une communauté internationale frileuse.
L’épidémie fut certes vaincue à l’époque, mais laborieusement, après s’être propagée aux pays voisins du Libéria et de la Sierra-Léone. Preuve de l’impéritie de l’État guinéen.
La seule évocation des 5 caractères qui composent le nom de cette épidémie ravive des souvenirs douloureux chez tous ceux qui ont perdu des proches durant cette période, qui avait plongé notre pays dans une cruelle incertitude. Concernant donc Ebola, les Guinéens savent ce qu’en vaut l’aune. Car qui s’y frotte s’y pique. Le virus Ebola étant plus mortifère que la pandémie de Covid19.
Voir cette épidémie qu’on croyait avoir éradiqué encore pour longtemps, frapper à nos portes, revient tout simplement à dire que la gestion du secteur de la santé se fait au coup par coup, pour ne pas dire au jour le jour.
Et pourtant ce ne sont pas les moyens qui manquent mais plutôt la volonté de bien faire. Quand on sait qu’aucune transparence ne régit le fonctionnement du secteur de la santé, les cadres n’étant pas soumis à une obligation de reddition des comptes. Ils peuvent ainsi barboter dans les fonds à eux alloués, à qui mieux-mieux, sans en être inquiétés. En toute impunité.
C’est ainsi que personne ne saura jamais combien de milliards ont été engloutis comme effort de guerre dans la lutte contre la première épidémie d’Ebola. Quid de cette Covid19 que nous vivons en ce moment ? And so on. Comme pour dire que Dr Sakoba Kéita et le ministre Rémy Lamah, peuvent continuer à se frotter les mains.
Vivement que le vaccin expérimental anti-Ebola appelé rVSV-ZEBOV, dont l’essai s’était déroulé en Guinée, sur 11 841 personnes en 2015, nous parvienne à temps, pour sauver les vies des pauvres populations. Dans l’espoir que Saint-Roch, le protecteur lors des épidémies nous entende.
Mamadou Dian Baldé