Plus d’une semaine après sa prise de pouvoir, le Conseil national pour le rassemblement et le développement a entamé ce mardi 14 septembre 2021, sa série de concertation avec les acteurs publics. Pour la première journée de ce marathon, le président de la junte, Mamady Doumbouya, s’est concerté avec les leaders des partis politiques en vue de partager sur les meilleures approches d’une transition réussie. REACTIONS…
Docteur Faya Millimono, président du Bloc Libéral (BL) « On est allé dans la précipitation »
« Ce qu’on peut retenir, c’est que l’opportunité est là. Tous les Guinéens que nous sommes, saisissons-la. Ces genres d’opportunités se sont présentés par le passé. Elles nous ont glissés sous les mains. Cette fois peut être la bonne, si chacun travaille à faire de cette période transitoire une réussite, pas pour soi, mais pour la Guinée (…) En 2010, les uns ont voulu que la période transitoire soit une réussite pour eux. On est allé dans la précipitation. Beaucoup de nos compatriotes ne sont pas parmi nous aujourd’hui, à cause de cela. Pour une fois, faisons un changement dans l’intérêt du peuple de Guinée. C’est ce que le Bloc Libéral et la Coalition politique pour la rupture sont en train de faire », a déclaré le leader du BL »
Sidya Touré, président de l’Union des Forces Républicaines (UFR) «. Il a insisté sur l’échec collectif de l’intelligentsia en Guinée »
« Dans un premier temps, nous avons écouté le Colonel Mamady Doumbouya qui a exposé son point de vue sur les raisons pour lesquelles ils sont rentrés dans cette nouvelle phase et la volonté qu’il avait d’en sortir par le haut. Il a insisté sur l’échec collectif de l’intelligentsia en Guinée depuis l’indépendance. Il a annoncé, dans un cadre inclusif, que nous puissions nous retrouver pour une Guinée nouvelle. Au niveau des partis, j’ai été le premier à prendre la parole, nous allons déposer un mémo pour donner notre soutien pour cette transition qui va permettre de bâtir les changements. Aujourd’hui, l’armée guinéenne est bien structurée et honnête. Je suis content que les choses semblent très claires à leur niveau. Si nous imitons cela au niveau de la population, c’est un pas dans le comportement des uns et des autres ».
Céllou Dalein Diallo, Président de l’UFDG « Nous étions réconfortés d’apprendre que personne ne sera exclu… »
Lorsqu’on a reçu l’invitation on a compris que c’est une rencontre de prise de contacts parce qu’il n’y avait pas de programme ni ordre du jour. La rencontre a permis aux différents participants, beaucoup d’entre eux de s’exprimer après avoir écouté le président du CNRD. Dans son intervention il (Mamady Doumbouya) dit qu’il souhaitait avoir la contribution de tous les partis dans la construction de cette transition, dans sa définition de ses termes, de ses missions. Beaucoup de gens se sont exprimés. Je pense que nous allons nous retourner dans nos état-major et dans nos alliances respectifs pour essayer de formuler par écrit notre vision, nos propositions que nous allons soumettre aux nouvelles autorités. Nous étions réconfortés d’apprendre que personne ne sera exclu et que les propositions qui seront faites dans la mesure du possible pour l’intérêt supérieur de la nation seront prises en compte. Donc, allons à l’ANAD pour voir si nous pouvons harmoniser nos positions par rapport justement à ses propositions que les partis politiques devraient faire à l’attention du CNRD ».
Baadiko Bah, président de l’Union des forces démocratiques (UFD), « il y a une nécessité de rebâtir des institutions ouvertes … »
« Notre grand espoir est que le colonel Mamady Doumbouya qui est un admirateur apparemment du capitaine Jerry Rawlings ne soit pas dans la même situation que ce dernier, c’est-à-dire, faire le travail, remettre le pouvoir aux civils, partir tranquillement et être obligé de faire un autre coup d’État. C’est ce que nous espérons, que la troisième transition soit la dernière. Il a consacré du temps aux partis politiques agréés malgré le fait qu’on ne pouvait pas matériellement donner assez de temps à tout le monde. Mais nous avons constaté que le colonel Mamady Doumbouya avait une très grande capacité d’écoute qui a toujours manqué aux dirigeants guinéens avec leur tendance dictatoriale. Nous sommes pleins d’espoir. Il a souligné en salle que les premiers actes qu’ils ont posés étaient en accord avec les déclarations. Ce qui n’était pas habituel en Guinée. On est habitué à des discours qui ne correspondent à rien, et qui ne sont jamais suivis d’effet. Donc, nous avons apprécié ce fait. Mais il faut accompagner la transition et veiller à ce qu’elle ne soit pas dérailée par les forces du passé comme ce fut le cas en 2009 », en a-t-il appelé en concluant.
Bah Ousmaen, Président de l’Union pour le progrès et le renouveau (UPR) « A l’instar de tous les partis politiques, nous avons pris acte du changement intervenu à la tête de l’Etat…
« Nous sommes en face d’un grand chantier qui est très vaste. Nous devons consacrer du temps à ces différents chantiers parce qu’ils sont vraiment vastes. De mon point de vue et avec l’expérience que j’ai acquise, je pense qu’il va falloir trouver un cadre dans lequel les partis politiques vont se réunir ainsi que la société civile pour formaliser un peu les différentes contributions.
Pour le moment, ce sont des avis qui ont été exprimés, il n’y a rien de palpable pour l’instant. Je pense qu’il y aura des contributions écrites, chacun va réfléchir à ce qu’il pense et ce que nous allons faire pour cette transition. En ce qui concerne la transition, j’ai de l’expérience parce que c’est la deuxième fois que je la vis… La première a été faite à pas de course, cette deuxième doit aller avec le temps pour bien faire. A l’instar de tous les partis politiques, nous avons pris acte du changement intervenu à la tête de l’Etat et nous sommes prêts en tant que parti politique légitimement constitué en République de Guinée à accompagner la junte dans le cadre de la réalisation qui sera assignées à la transition. Pour le moment, tout est prioritaire dans la mesure où la constitution n’a pas été suspendue, mais a été plutôt dissoute, cela est un gros chantier. Le chef de la junte, le Lieutenant-colonel Mamady Doumbouya a déjà dit qu’il faut réécrire cette Constitution. Cela me fait dire qu’il y a du travail à faire. Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya a déclaré qu’il ne va pas admettre les démarches isolées…»
Astou Diallo